A propos de l’accueil des migrants en Europe
La Coordination pour l’éducation à la non-violence et à la paix n’est pas directement engagée dans l’accueil, la protection ou la défense des droits des réfugiés ou des migrants. Pour autant, devant la situation tragique que connaissent des centaines de milliers de personnes, hommes, femmes et enfants, qui sont chassées ou qui fuient leur pays à la recherche, au péril de leur vie, d’une vie meilleure en Europe, nous tenons à réaffirmer qu’il est un devoir :
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d’accueillir dignement ces populations comme des frères et sœurs en humanité et de mettre tout en œuvre pour qu’une réponse collective digne, soit trouvée à l’échelle de l’Europe et de chaque pays
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d’inciter les citoyens à s’organiser pour proposer des solutions collectives pour un accueil décent.
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de comprendre et d’expliquer ces phénomènes migratoires qui sont appelés à durer. En effet, la majorité de ces réfugiés fuient les guerres, entretenues ou suscitées par un commerce des armes, qui fait vivre des industries florissantes dans nos pays. Les profondes inégalités économiques entre les diverses régions du monde, aggravées par les changements climatiques, sont aussi une cause majeure de ces mouvements migratoires.
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d’être vigilants sur les discours d’exclusion et de rejet, qui jouent sur les peurs et prônent des réponses de repli sur soi. Ces discours risquent d’alimenter racisme et xénophobie.
Et, après cette première réponse humanitaire d’urgence, le défi sera d’accueillir tout ou partie de ces populations sur le long terme, en réaffirmant et en mettant en œuvre les valeurs fondamentales qui sont à la base de nos sociétés : l’hospitalité, la fraternité et la solidarité.
Toutes ces questions sont au cœur de l’éducation à la non-violence et à la paix. Elle promeut l’ouverture à l’autre, l’empathie, la prise en compte et le respect des différences, en vue de former de futurs citoyens responsables et engagés dans la construction d’une société solidaire, capable de relever les défis du mieux vivre ensemble. Il s’agit d’apprendre à nos enfants à construire un monde plus juste, plus fraternel, et dans lequel les conflits sont gérés de façon non-violente.
Paris, le 24 septembre 2015
Conseil d’administration de la Coordination